Les valeurs sont le plus souvent revendiquées avant d’être incarnées au quotidien : elles sont ce qui fonde et ce que visent l’ETRE et le FAIRE de l’entreprise mais, dans certaines situations, elles peuvent être en décalage avec la réalité de l’entreprise et avec le vécu des collaborateurs : la crédibilité des valeurs – la possibilité pour les collaborateurs de les assumer comme vraies et de les faire leurs – dépendra de l’acceptation de leur double statut.

  • Les valeurs sont réelles : elles constituent ce au nom de quoi l’entreprise est fondée ; à ce titre, elles sont incarnées par les fondateurs de l’entreprise,
  • Les valeurs sont projetées : elles correspondent à ce que l’entreprise souhaite atteindre avec son action ; à ce titre, elles servent de référence pour les dirigeants et collaborateurs mais certaines façons de faire de l’entreprise ou certains comportements des collaborateurs peuvent ne pas être en accord avec elles.

La crédibilité des valeurs ne peut donc pas être décrétée : elle résulte de la capacité de l’entreprise – de ses dirigeants et collaborateurs – à prouver toujours que son ‘ETRE’ et son ‘FAIRE’ tendent de plus en plus à s’accorder aux valeurs revendiquées (ce qui est aussi un enjeu de communication interne et externe).

QU’EST-CE QU’UNE VALEUR ?

Un principe intime, de sens …  et un moteur,

Un élément de reconnaissance, d’appartenance… et de partage,

Un guide, un déterminant de l’action.

Les valeurs sont en amont des comportements et des principes d’action

  • Elles orientent l’action de manière intuitive, elles doivent être « vécues, communiquées » mais pas « prêchées ».
  • Elles ne devraient pas être utilisées en tant que telles dans un contexte commercial.
  • En revanche, elles doivent être concrétisées, traduites dans des « règles » de conduite pour « rester connectées avec la réalité des comportements ».
  • La plupart du temps implicites, elles servent de base à l’expression des comportements ou des modes de pensée de l’entreprise.
  • Il convient donc de bien distinguer les valeurs, croyances-socle de l’entreprise, et les comportements/ modes de pensées induits par ces valeurs et exprimés sous forme de principes d’action au sein de l’entreprise.

Les valeurs ne doivent pas être confondues avec les compétences

  • Un certain nombre de valeurs énoncées ne relèvent pas de vraies valeurs. Ainsi performance et efficacité renvoient à la qualité d’exécution et non aux principes d’action.
  • De même le Professionnalisme est plutôt une compétence, même si il a parfois une dimension forte et discriminante par rapport à certains concurrent.

Les valeurs ne doivent pas être imposées sans explication

  • Les valeurs d’un dirigeant ne sont pas forcément partagées par les tiers parties-prenantes.
  • Leur imposer des valeurs dans lesquelles ils ne se retrouvent pas est illusoire, soit on arrive à convaincre, soit on trouve des dénominateurs communs.
  • Les valeurs doivent donc être partagées afin d’être respectées, défendues par tous, et de créer de l’indignation quand elles ne sont pas respectées.

Les valeurs sont souhaitées

  • Les valeurs sont souhaitées / désirées parfois en décalage avec certaines réalités de l’entreprise et le vécu de certains collaborateurs, qui pourraient dans certaines situations ne pas reconnaître l’entreprise dans l’énonciation de ces valeurs.
  • On doit admettre que ce décalage est normal dans le fonctionnement d’une entreprise, confrontée à des situations de changements, de développement et d’acquisitions d’autres entités.
  • Mais leur énonciation va permettre de modifier certains comportements, servir de « guide », d’orientation, pour faire rayonner davantage ces valeurs au sein de l’entreprise.

Mais ce qui est important pour un dirigeant d’entreprise c’est que « les valeurs créent de la Valeur »

  • Elles fondent un système de reconnaissance dans l’entreprise, qui va au-delà des références business.
  • Elles structurent le ‘business model’ de l’entreprise en créant un cercle vertueux entre les valeurs et l’impératif de rentabilité.
  • Elles renforcent l’axe de différenciation de l’entreprise, ce qui la distingue sur le marché et est à l’origine de son attractivité (en tant qu’employeur et envers les clients).
  • Elles créent une dynamique collective, un mouvement « de gens qui avancent dans la même direction ».

En réalité l’expérience prouve que si les valeurs ne sont pas bidons et qu’elles sont portées par tous, elles créent elles-mêmes de la valeur

Comme la générosité par exemple, qui est le meilleur des investissement.

Michel Courtois