Le Covid a permis de distinguer les entreprises saines aux fondamentaux solides capables de traverser sans encombre une crise ponctuelle, voire pour certaines d’entre elles d’en profiter.

Je ne parle pas des entreprises qui ont dû continuer à œuvrer, tant elles jouaient un rôle éminent dans la poursuite du fonctionnement de la nation. Curieusement, ces dernières n’auront finalement que très peu profité de cette période car les contraintes qui leur ont été imposées étaient fortes et les coûts induits en rapport.

Je parle des entreprises à forte valeur ajoutée qui avant la crise étaient déjà en pleine santé. Ces entreprises, depuis que Wikane existe, sont celles que nous accompagnons en priorité, même si nous avons voulu jouer notre rôle durant la crise sanitaire pour soutenir le maximum d’entreprises en difficulté.

Si ces entreprises à fort potentiel ont un bel avenir devant elles, il leur faut pourtant respecter 4 conditions :

  • Prendre garde à ce que leur succès actuel ne les dispense pas d’avoir une vision à long terme éclairée et une stratégie à moyen terme inspirée. Combien d’entreprises ont disparu au premier retour de marché.
  • Réfléchir à l’évolution de leur secteur et aux conséquences sur leur écosystème. Un marché peut être en croissance et faire disparaitre ou pénaliser en même temps certains de ses acteurs du fait d’un changement de paradigme, d’une évolution des attentes, d’une rupture d’innovation, etc.
  • Saisir toutes les opportunités, notamment financières, tant que justement elles sont en bonne santé pour prévenir les périodes de vaches maigres qui viendront tôt ou tard.
  • Définir la place future de l’entreprise dans la chaine de valeur : créer de nouvelles alliances, revoir le marketing de l’offre, transformer un poste de coût en poste de profit, sont autant de façons de créer de la valeur.
Sur tous ces sujets et bien d’autres, le dirigeant est souvent bien seul pour imaginer son futur. S’ajoute à cela qu’en périodes fastes les dirigeants, je l’ai vécu moi-même, peuvent devenir arrogants, tout au moins imprudents, du fait d’un excès de confiance.

Les mêmes nous rétorquent alors qu’ils n’ont pas besoin de nous lorsque nous les rencontrons. Grave erreur ! La bonne santé d’une entreprise n’est pas un frein à l’accompagnement Wikane, elle est au contraire l’une des conditions pour que notre appui crée un maximum de levier et permette de passer les seuils de croissance auxquels inévitablement elle sera confrontée.

Nos gouvernants nous servent souvent que la France souffre d’une insuffisance d’ETI, on peut le déplorer certes, mais si on veut s’attaquer aux causes, deux d’entre elles sont incontournables :

  • L’impréparation des entreprises à la sortie du one man show, période « primaire » où l’entreprise doit tous ses succès à l’omniprésence de quelques hommes clés, voire du seul dirigeant.
  • Leur manque d’anticipation, qui se traduit par une incapacité à définir à l’avance les moyens à mobiliser pour éviter que leur absence soit un frein à leur croissance le jour où elles en ont besoin. Le fameux effet de ciseaux est un exemple connu, où l’entreprise ne parvient pas à financer sa croissance par la seule capitalisation de ses résultats. Quand le dirigeant s’en rend compte il est trop tard, l’entreprise meurt en bonne santé, ce qui vous en conviendrez est ballot !
Être à la tête d’une entreprise en pleine santé sur un marché à fort potentiel est enviable, le véritable enjeu pour le dirigeant étant de ne pas se laisser griser et d’optimiser cet atout. Cela passe invariablement par la définition d’une vision, autrement dit ce qu’il veut faire de son entreprise, la place qu’il souhaite prendre dans ce futur, les scénarios de sortie qui pourraient répondre à ses aspirations personnelles, en bref, ce qu’il veut que son entreprise devienne.​